C'est pas récent mais pas vieux non plus. Un anime qui te fout le cafard.
Une série (le manga n'a jamais été édité en France) où tout est sombre, puant, humiliant, déshonorant. Chaque pas te rapproche du succès ou de la traitrise. Chaque mouvement réclame une stratégie complètement dingue pour obtenir un échappatoire ou un aller simple aux oubliettes... voire pire.
En fait, un seul mot pourrait définir cet anime à la psychologie lourde, riche en plomb et en mercure : désespoir.
Ouais, ça respire pas la joie hein ?
Gyakkyou Burai Kaiji: Ultimate SurvivorLa vie d'Itou Kaiji peut être qualifiée de misérable. Le soir en sortant de ses parties de jeu perdues, la seule chose qu'il trouve à faire pour se consoler est de voler des emblèmes de voiture importées. Après avoir accompli sa vengeance quotidienne contre les plus chanceux que lui, il rentre dormir. Mais ce soir, un collecteur de dettes lui rend visite. Kaiji a jadis fait l'erreur de se porter garant des dettes d'un ami lui aussi porté sur le jeu. L'homme en costume propose à Kaiji une offre rutilante pour effacer son ardoise : participer à une soirée de jeu clandestine sur un bateau, l'Espoir. S'il accepte l'invitation ses dettes seront effacées, mais quel prix paiera t-il en retour ?
Ce qui peut paraîtrait comme handicapant ne l'est pas ici. Je veux parler du graphisme. Ca tombe bien, on a affaire qu'à des losers, qu'ils soient d'anciens yakuza ou des pauv' types qui consomment toujours à crédit. Pourquoi leur fournir un chara-design badass ou kawaii ? Ils ne méritent que le déshonneur et le dégoût. Ainsi que des coupes mulets. Et c'est assez bien retranscrit chez plusieurs personnages.
2 saisons de 26 épisodes. J'ai terminé la première et... on est face à un comportement féodal basé sur l'argent et notre place dans la société. C'est bien mené, bien réfléchi, bien imagé... et fichtrement implacable sur pas mal de points. Il suffit de penser aux émissions de Real-TV et voilà le résultat : l'argent domine l'esprit. L'homme est définitivement faible, inconstant, irréfléchi et ne sait donc jamais s'arrêter dans sa folie et sa bêtise. On ne félicite pas les vainqueurs et on ne pleure pas (tous) les vaincus.
Pas de pitié, pas de tendresse. Ce soir c'est une grosse dette dans tes fesses !
Bref, une série hors-sentier que je recommande chaudement !
D's©